SON
HISTOIRE
En Kabylie, à environ
La création de RAFFOUR est due à
l’exode des populations d’Iwaquren suite à l’incendie
général de leur village à la montagne le
06 mai 1957 par l’armée coloniale. Raffour est devenu
aujourd’hui une ville qui ne cesse de s’élargir et d’être à la hauteur des
autres grandes régions de Kabylie.
Ce village est composé d’ anciennes et
récentes cités. Dans les anciens quartiers les constructions ont surgit comme des champignons et s’imposent
au paysage après l’indépendance de l’Algérie.
Pour les
nouvelles cités, les plans sont étudiés et les constructions se font désormais
selon des normes nationales strictes. Cela donne d’ailleurs une image moderne
du village avec des rues symétriques et de larges trottoirs.
Il fait
partie également de Raffour AHARACHE à son
extrême ouest qui est une terre riche partagées en plusieurs parties par un
ensemble de familles ( La famille Saidani
est la plus représentée et viennent ensuite la famille Akkouche,
Zekri, yahiaoui et Bounadi, et TINESWIN
une autre partie en général propriété de la famille Belaid
et se situe au sud ouest de Raffour. Dans ce paysage prédominent les oliviers, les
grenadiers, les néfliers et d’autres cultures telle que le
pastèque, les piments, la tomate, les oignons etc.
Cette plaine
au sol riche est entourée de montagnes, le Djurdjura au nord-nord ouest, les
Bibans (Adrar Seggane en Kabyle) au sud,
Vu de la
montagne, dans la partie sud du Djurdjura, le panorama de Raffour
est imprenable, voire impressionnant. On peut d’ici mesurer l’étendue de la
ville et de la plaine. Le lieu appelé Raffour, en
raison des rivières qui
l’enserrent, devient, en partie
grâce à la voie nationale et les autres moyens
de communication qui la traversent, une ville commerciale. Elle sert de
culture avec toutes les commodités y afférentes : champs d’oliviers et de blé
entourent le village, les commerces et les constructions sont évidemment les plus
visibles.
Le village
est doté d’un centre culturel, d’une mosquée, d’une poste, d’un centre de santé, d’une annexe pour la
mairie, d’un collège, d’ écoles primaires, d’une pompe à essence et d’un important centre de formation
professionnelle .
Plusieurs
petites sociétés ont vu le jour et se font de plus en plus nombreuses. Elles
sont spécialisées dans l’informatique (cybercafés), dans l’électronique mais
également dans la poterie, épiceries,
boulangeries, boucheries, cafés-restaurants etc. Certains paysans propriétaires
travaillent leur terre tout au long de l ‘année diversifiant leur culture grâce
à un sol riche (pomme de terre, poivrons, carotte, olives, et nombreux
fruits : pomme, poires, oranges…) Ces paysans vivent le plus souvent de
leurs récoltes.
Le Djurdjura, cette montagne devenue parc national naturel, lui
offre une vue fascinante par ses décors, ses forêts, notamment en hiver quand
la neige le couvre de son manteau blanc. Celui-ci dont la blancheur nous
rappelle que nous nous trouvons au pied du Djurdjura. Cette montagne qui
renferme une importante faune et flore, on retrouve à un certain niveau
d’altitude des forêts de chênes, et un grand nombre d’espèces de haute montagne
comme le cèdre qui forme dans certains endroits des coins de forêts denses, des
sites touristiques, c’est un musée à ciel ouvert mais qui cache bien un
précieux trésor ; des rivières souterraines, des grottes, des secrets bien
à elle. Iwaquren, cette partie du versant sud de
Djurdjura, est un haut lieu d’héroïsme
pendant toutes les guerres, sur cette terre tombèrent plusieurs héros dont Malika
Gaid, une femme, figure emblématique de la guerre de
libération nationale, Amrouche mouloud et tant
d’autres ; c’était un lieu de repos et de confiance du Colonnel
Amirouche, chef de la wilaya III.
Adrar-Seggan (ou les Bibans en français) donne
à Raffour une image sereine, un paysage presque nu et
particulier où l’on cultive des figues de barbaries, des oliviers, des sapins
etc. Ces montagnes (Djurdjura, Bibans) semblent devenir un spectacle selon les
saisons et représentent un lieu de repos et de
tourisme aux habitants de la région. Elles sont les gardiennes et
veillent à la santé du village en lui offrant l’eau, l’air, le repos et le
spectacle naturel. La sobriété des paysages nous fait parfois penser à des
tableaux de peinture.
La population de Raffour est d’environ
8000 habitants dont près de 8% vit en
France.
En fait, depuis très longtemps, les personnes de cette localité
émigrent en France, notamment à Paris, certains rentrent en Algérie après avoir
travaillé un certain temps ou retraités et d’autres à leur tour, émigrent et
créent ainsi un échange permanent tant sur le plan culturel qu’économique.
Dans cette région berbère, les gens
sont tous issus de la montagne, ils sont appelés les montagnards. Ils sont dans
l’ensemble des Ath c’est-à-dire
« ceux de » suivi du nom de leur famille.
Cette région est découpée en trois
parties :
Azaghar ou le
plateau de la région dit aussi le Sahel dont Raffour
fait partie.
Tammurt Wadda ou la région basse de la montagne.
Taddert et Ighzer deux villages de la partie haute de la montagne,
elle-même, divisée en deux parties : une partie partagée par l’ensemble de
ses citoyens destinée à la culture et
l’habitation et la partie la plus haute réservée au pâturage.
Taddert et Ighzer réuni forment un Aarch. En
effet, l’association d’un groupe de villages forme un Âarch.
Dans l’histoire, Ighzer
et Taddert étaient un seul village avant qu’ils se
scindent en deux. Leur origine était Tizimit qui
signifie en kabyle protection. Cette colline, où tous les chemins montent, est
déserte, dépourvue d’arbres et aride mais l’eau coule à son pied. Nos aïeux ont
choisi ce lieu pour résidence car il est près du ciel, c’est à dire de Dieu et
leur permet ainsi une protection divine permanente contre l’ennemi (à l’époque
contre l’empire ottoman ) elle porte toujours les
traces des premières habitations naturelles.
Un village est un ensemble de groupes (Adrum) et chaque groupe renferme un ensemble de familles.
La famille est attribuée soit à un parent, à une qualité ou à une référence
donnée. Ainsi la famille Ath Essaid est attribuée à
un ancien père dit Essaid. Ath Kechadhine
est attribuée à une qualité donnée etc.
Ighzer comme Taddert sont composés de quarte groupes chacun et ensemble
forment Raffour où ils résident depuis
l’indépendance.
REPARTITION DES FAMILLES ;
A Ighzer on trouve,
Ath Boubouyen, Ath Hamlath , Ath Taghzout , Ath Aasker
1- Ath Bouhbouyen qui regroupe
les familles suivantes: Ath Kechadhine (Kechadi, Tamsaouit, Zeggane et Amarouche), Ath Essaid
(Saidani, Hamane, Guemati) et
Ihaddaden (Haddad et Mokraoui).
2- Ath Hamlath: Se sont les Ath Akkouche
(akkouche), Ath Oulaid (Belaid), Ath Ouchene (Ouchène), Ath Ali
messaoud(Saoudi) et Ath
Oubarkai (Berkai), Ath Aqla (Akkal), Ath Lahbib (Habbib) Ath mha Ath Ali (Aliouat)
3- Ath Taghzout: regroupe les
familles Ath Kaci Ouali et Ath Taghzout (Taghzouti), Ath yahia (yahiaoui), Ath zekri
(Zekri), Ath El-hache (Terrache), Ath Ouarab( Ouarab et Hamzi), et Ath Mohand Oussaid (Saidi) et Ath Maazouza
(Mazouzi), Ath Aâmar (Iddir), Ath Oumensour (Mensouri et menssous).
4- Ath Âasker: Se sont les
familles suivantes : Ath Belkaci Mohand (Askeur), Ath Merabedh et Ath Hamou Ouali (Merabet), Ath Ali
ouslimane (Bounadi) et Ath Boudha et Ath yedrijen
(Boudha, Boudia et Idriguen). Ses familles sont issues du même père,
le saint Djeddi Bouali
dont le lieu saint existe jusqu’à
ce jour.
Histoire de Djeddi
Bouali : Enfant, Bouali
était envoyé par son père pour chercher de l’eau à la fontaine mais il tarda à
revenir, alors son père, décida d’ aller le chercher
et à sa grande surprise ne trouva plus que les habits de son fils. Bouali avait disparu. De nombreuses années plus tard alors,
âgé (adulte), Bouali retourna chez sa famille en tant
qu’ invité. Au cours de la soirée, il aborda le sujet
de l’enfant disparu il y a plusieurs années. Il Insista sur les détails précis
qui pouvaient identifier encore cet enfant aujourd’hui. Tous se souvenaient de
la mèche de cheveux dorée. Ils l’ont bien décrite. Le jeune
Bouali exhiba alors sa tête en enlevant la capuche
qui cachait ses cheveux et montra la mèche, c’était bien lui l’enfant disparu.
La légende dit qu’il a été pris par des anges, et il était revenu ce jour là
avec un pouvoir divin. Il avait des capacités incroyables, et magiques. Dieu
exauce tous ses vœux mais aussi toutes
ses humeurs.
A Taddert, on
retrouve les groupes suivants :
Ath Slimane, Ath Essaid, Ath Belkacem et Ath
M’âamar.
A)Ath Slimane: ce
groupe est composé des familles suivantes:
Ath Aoudia (Aoudia), Ath Âaoudhala : (Attaf et slimani), Ath voutsemar : (Boutemeur), Ath Kaci : (Sbaâ), Ath Ali : (Mesloub), Ath Mouhand Ouahmed : ( Boulila), Ath oualaid : ( Hamraoui), Ath chekmime : ( Chekmane), Ath Gasmi : ( Gasmi), Ath Âli M’âamar et Ath M’hend Ouali : Amarouche enfin la famille Ath Laoussif : (Laoussif).
B) Ath M’âamar : constitué de:
Ath Massaoud : (Sahraoui), Ath
Moussa : ( Moussaoui
et Medjedoub), Ath Taleb :
(Taleb), Ath M’hend S’aid et Ath Amar Ouali : Sadaoui, Ath Âami
Âli : (Hamichi
et Ami Ali), Ath Âalaouat :
(Allaouat), Ath Hend Oukaci : (Sadouni), Ath Alhadj
Ali : ().
C) Ath Belkacem : il regroupe les familles
ci-après :
Ath M’hend : (Boukhalfa), Ath
Vaznouts : (Tigrine),
Ibkhakhe : (Arab), Ath Messaoud:
( Abkouk), Ath Mouchent: ( Houchette),
Ath Oualhadj: (Ladj et Hadji), Ath Ouaziza :
( Azizi).
D) Ath S’âid : les familles composant ce groupes
sont:
Ath Boukarou : ( Boukarou),
Ath Bensalem :
( Bensalem), Ath Ouarab ouaslimne : (Aribi), Ath Chouia :
( Chouia), Ath mohand Oualhadj : (Maadaoui),
Ath Âafadh : ( Haffad), Ath Ali Ouassaid : ( Kaci), Ath Ouarab : (Zidane), Ath Ouâzoug :
(Azoug et Azouz), Ath Ouarab oumohand :
(Bougendoura) et Ath Oumeziane : ( Meziane).
Quelques anciennes traditions du village Raffour :
Tajmaâit : c’est le comité du
village, Les membres le formant sont
en général des personnes âgées, qui se réunissaient pour des mises au
point concernant la communauté ou pour préparer des traités temporaires ou
durables. Une fois les décisions sont prises, ils les annonçaient au cours d’une assemblée du village qu’ils conviennent
sous forme orale. Le comité décide et impose. Il a le pouvoir et l’autonomie
des décisions.
Tammuqint :
interdiction de manger les fruits de la partie sud tant que ceux de la partie
nord ne sont pas murs.
Awedjeb : premier
jour de labour, la famille Ath Boudha doit donné le signal en premier.
L'artisanat :
il est inhérent aux modes de vie mêmes
de la population.
Poterie : Fabrication des ustensiles par l’argile avec des motifs de
décoration originaux.
Les peaux des animaux sont
utilisées comme souliers, sacs, outres, tapis etc.
Le bois est utilisé comme madrier,
chevron, piliers, louches, cuillères etc.
Tissages : c’est un art
ancien de fabrication artisanale de couvertures, de burnous riches en soie avec
des styles dont le temps n’a rien altéré de
sa beauté.
Achmel
: volontariat
obligatoire pour un intérêt public.
Tiwizi: volontariat pour
construire une maison, cueillir les olives, défriché les terres etc.
Timechret : sacrifice des bêtes pendant la fête de Taachourt soit un
mois et dix jours après l’Aid el Kibir et distribuer la viande à
l’ensemble des citoyens chacun avec sa part, le bébé comme le vieux ou le
jeune. un regroupement d’Hommes dit agraw
fait la collette d’argent dit l’aachour, soit une
partie de l’argent conservé chez soi pendant un an sans roulement et en contre
partie les donneurs reçoivent « la dawa »
c’est à dire la bénédiction.
Tunticht : un repas que donne une
famille pendant les fêtes religieuses notamment le mouloud,
Tizimit : c’est le sommet
d’une colline nue, rien entre ciel et terre, habitait jadis par nos aïeux pour
se protéger des ennemis. Pour rejoindre le sommet de cette colline, tous les
chemins montent.
Tamggut: le sommet du
Djurdjura est visité les premiers mercredis du début de Tassentit
(début du mûrissement des figues), les visiteurs racontent leurs soucis à la
montagne via son sommet qui exaucera les vœux de chacun. Certaines femmes
profitent de l’occasion pour appeler leur mari et enfants qui se trouvent loin
notamment les émigrés qui sont partis
depuis longtemps sans signe de vie pour les rappeler à la maison. Un quête est faite sur place pour acheter des bêtes à
sacrifier pour ce jour, et chaque visiteur aura sa part de viande.
Ttabbeyouth : une quête
faite discrètement par une personne, loin des yeux et des oreilles en vue
d’organiser une timechret afin de prier Dieu via le
sacrifice des bêtes de leur donner de la pluie pendant le moment de
sécheresse.
Aqwdhar : le
cheptel, cette tradition permet de faire un Achmel
pour construire des cabanes aux bergers désignés durant le rassemblement pour
garder les bœufs de toutes les familles. Les bergers sont payés par les
familles qui donnent leurs bœufs à cet effet. Cette tradition est en voie de
disparition.
La
poésie :
De grands
poètes ont marqué l’histoire du village. Jadis, on parlait du poète d’Ath Idrijen dont le texte d’un de ses poème
est récité encore de nos jours par les vieux
et dont le titre est la neige.
Les poètes
actuels sont nombreux on peut citer Kechadi AbdAllah
grand poète des temps modernes.
D’autres
poètes existent et participent à la vie culturelle du village : on peut
citer Askeur Nacer qui
maîtrise également l’Harmonica et la flûte. Akkouche Mohand Akli, Saidi
Yahia etc.
Parmi les
femmes on trouve Amarouche Dalila grande poétesse,
M.F. etc.
La chanson :
Haddad Fateh, un chanteur renommé dans la région de Kabylie, les textes, la
voix vibrante et la musique d’un style qui lui est propre ont fait de lui le
chanteur le plus connu dans la région de maillot et a une renommée au niveau
national. Auteur d’une cassette publiée et d’un terroir caché.
Guemati Saïd : Dont le talent indéniable a été récompensé par le 1er
prix en 2001 pour la catégorie chant moderne à BEJAÏA.
Boudia Ahcène : un chanteur ambitieux, auteur de deux cassettes. Il chante le
folklore Kabyle.
Akkliouche
Abdelaziz : auteur d’une cassette publiée en France.
Ouchène Hamid et Boutemeur Amar, Azzoug Nacer, Askeur Aissa, , sont d’autres
chanteurs qui participe à la vie culturel du village et de la région en
général.